Jean-Jacques Grunenwald - Improvisations - Saint-Sulpice, Paris
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Country: Sortie: Genre: Style: Tracklist Cinq Esquisses Symphoniques Sur Des Thèmes Grégoriens A1Jesu Redemptor Omnium - AlleluiaA2Ave Maris StellaA3Fontes Et Omnia Quae Moventur In AquisA4Ave Maria - Regina CaeliA5Te Deum LaudamusSuite Française Improvisée Sur Le "Salve Regina"B1Plein Jeu (C.F. En Taille)B2Duo Sur Les TiercesB3Dialogue De FlûtesB4Fonds d'OrgueB5Récits De Tierce En TailleB6Basse De TrompetteB7Récit De Voix HumaineB8ChaconneB9Toccata Sur "Veni Creator Spiritus" Sociétés, etc. Recorded At – Crédits Composed By – Organ – Notes Enregistré sur l'orgue Cavaillé-Coll de l'église Saint-Sulpice à Paris, 26 Oct. 1981 Jean-Jacques Grunenwald est un organiste, improvisateur, compositeur, pédagogue et architecte français né à Cran-Gevrier le 2 février 1911 et mort à Paris le 19 décembre 1982. Jean-Jacques Grunenwald naît le 2 février 1911 à Cran-Gevrier près d’Annecy en Haute-Savoie. Sa famille, originaire de Pologne, se réfugie en Suisse au xviie siècle. Son père, architecte, travaille à l'édification de la basilique de la Visitation d'Annecy. Élève de l'École nationale des Beaux-Arts, il devient également architecte (DPLG en 1941) mais se passionne parallèlement pour l'orgue. Il obtient le premier prix d'orgue et d'improvisation musicale au Conservatoire de Paris dans la classe de Marcel Dupré dont il devient le suppléant à l'orgue de l'église Saint-Sulpice de Paris. Il partage avec Daniel-Lesur et Jean Langlais la création publique de La Nativité du Seigneur d'Olivier Messiaen sur l'orgue de la Trinité en 1936. Premier prix de composition dans la classe d'Henri Büsser en 1938, il est premier second grand prix de Rome en 1939 avec sa cantate La Farce du mari fondu, succède à Jean Langlais à la tribune de l'Église Saint-Pierre de Montrouge, enseigne à la Schola Cantorum de Paris de 1958 à 1962 et au Conservatoire de musique de Genève de 1960 à 19664. Parmi ses élèves et disciples, on peut citer Jean-Pierre Decavèle (né en 1935), Christian Robert (1935), Raffi Ourgandjian (1937), Louis Robilliard, Gérard Bougeret (1953) et Daniel Fuchs. Compositeur pour l'orgue, le piano, l'orchestre et d'autres formations, il est aussi l'auteur de plusieurs musiques de film, parfois sous le pseudonyme de Jean Dalve. En 1964, l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) lui commande, sur la suggestion de son conseiller Daniel-Lesur, l'indicatif musical du générique d'ouverture et de fermeture d'antenne de la première chaîne de télévision, diffusé quotidiennement jusqu'à la dissolution de l'Office en 1975. Après la mort de Marcel Dupré, Jean-Jacques Grunenwald lui succède en 1973 à la tribune de Saint-Sulpice en qualité de titulaire. Il occupe le poste jusqu'à sa mort. Il est en outre un concertiste internationalement connu avec plus de 1 500 récitals d'orgue (États-Unis, Turquie, URSS, Tchécoslovaquie, Pologne, Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Belgique, Danemark…). Il meurt à Paris le 19 décembre 1982. Il est inhumé dans la chapelle des familles Appel Fourgeaud Virenque Grunenwald au cimetière du Père-Lachaise (division 71).
L'église Saint-Sulpice
Sur le site actuel de l’église Saint-Sulpice, il existait, depuis une époque très reculée (au moins à partir du IXe siècle), une église paroissiale qui dépendait de l’abbaye voisine Saint-Germain-des-Prés. Reconstruite du XIIIe au XVe siècle, elle formait un charmant édifice gothique dont des gravures nous ont conservé la silhouette mais qui, au XVIIe siècle, était devenu notoirement insuffisant. C’est alors qu’en 1642, le nouveau curé, Jean-Jacques Olier, fondateur du célèbre séminaire et de la congrégation religieuse de Saint-Sulpice, décida de reconstruire son église sur les plans de l’architecte Christophe Gamard. La première pierre de l’édifice fut posée par le duc d’Orléans en 1646. Gamard, mort en 1665, fut remplacé par Louis Le Vau à qui succéda, en 1670, Daniel Gittard. En 1675, la chapelle de la Vierge, le chœur avec son déambulatoire étaient achevés alors que le carré du transept et le croisillon nord étaient commencés.
Abandonnés, en 1678, à la suite de pénibles difficultés financières, les travaux ne reprirent qu’en 1714, grâce à Jean-Baptiste Languet de Gergy, nouveau curé, et sous la direction de Gilles-Marie Oppenord, élève de François Mansart, qui acheva toute l’église en 1745, date de sa dédicace solennelle.
Restait à élever la façade occidentale pour laquelle de nombreux projets furent présentés. Le projet de Giovanni Servandoni fut finalement adopté. Toutefois, le projet devait être modifié plusieurs fois par les événements et par les hommes. C’est ainsi que le grand fronton central fut détruit par la foudre, que Oudot de Maclaurin changea le couronnement des tours et que, celles-ci ayant été critiquées, Jean Chalgrin transforma, vers 1780, la tour nord, mais n’eut pas le loisir, la Révolution étant survenue, de faire subit le même sort à la tour sud.
Au cours de la Révolution, l’église devint Temple de la Victoire ainsi que salle des fêtes et de banquets. L’église fut rendue au culte en 1800, non sans avoir, du fait des déprédations révolutionnaires, perdu une partie de son riche mobilier primitif. Le XIXe siècle s’attache, sans succès, à décorer les chapelles de l’édifice. Seul, Delacroix réussit dans ce domaine où échouèrent ses confrères académiques.
L’intérieur reproduit le plan et atteint les dimensions d’une cathédrale médiévale avec sa nef de cinq travées flanquée de collatéraux et de chapelles, son vaste transept, son chœur de deux travées droites et son hémicycle à trois pans qu’entourent un déambulatoire et des chapelles. 120 mètres (394 pi) de longueur, 57 mètres (187 pi) de largeur, 30 mètres (98 pi) de hauteur sous la voûte centrale : telles sont les mesures de ce vaisseau magnifique dont le répertoire décoratif est emprunté à l’Italie mais dont la conception monumentale est authentiquement française.
La façade est composée de deux vastes portiques à l’antique, l’un de style dorique et l’autre de style corinthien, surmontés d’un vaste fronton triangulaire entre deux tours. Sur la place de l’église, se dresse la fontaine dite des « quatre évêques » pour Massillon, Fléchier, Fénelon et Bossuet. C’est une création de l’architecte Ludovico Visconti.
L'église Saint-Sulpice est la plus grande et la plus décorée des églises de style jésuite.
L'orgue
Nicolas Pescheur, sans doute le fils de Pierre Le Pescheur qui, en 1544, était organiste à l’Hôpital du Saint-Esprit, est le premier organiste de Saint-Sulpice dont le nom nous est transmis par les archives. Entré au service de cette église au cours du derniers tiers du XVIe siècle, il mourut fin octobre 1603, et fut le dernier titulaire d’un antique instrument placé au-dessus de la porte d’entrée dans l’ancienne église. Cet instrument, devenu inutilisable dès les premières années du XVIIe siècle, ne servit plus que de montre jusqu’en 1614; on utilisait alors, provisoirement, un orgue placé dans le chœur et que la fabrique louait pour la somme de 36 livres par an.
En 1614, on décida de faire construire un nouvel orgue à partir d’éléments du vieil instrument. Vincent Coppeau fut chargé avec Pierre Pescheur d’établir un devis. La restauration ne fut exécutée qu’en 1636 par Coppeau seul. Il donna quittance, le 19 juin, de la somme de 75 livres.
Vincent Copeau fut, à l’orgue de Saint-Sulpice, le prédécesseur de l’illustre organiste du roi Louis XIV, Guillaume-Gabriel Nivers (1617-1714), qui entra en fonctions en 1640. Nivers aura, comme successeurs, Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749) suivi de deux de ses fils, César-François (mort en 1761) et Evrard-Dominique (mort en 1773).
Dès que la construction du chœur actuel fut terminée, l’orgue fut installé sur une tribune placée au-dessus du maître-autel entre le chœur et la chapelle de la Vierge. Ce vieil instrument fut remplacé en 1725 par un orgue plus puissant qui fut transporté, quatre ans plus tard, au-dessus du tambour de la croisée nord où il demeura jusqu’en 1784. Devenu inutile après l’achèvement du grand buffet, il fut alors cédé, pour la somme de 900 livres, à la fabrique de Passy.
Le grandiose projet du nouvel orgue de Saint-Sulpice commence à prendre forme en 1776. Deux projets de buffet sont présentés : le premier, de l’architecte Laurent, où il n’y avait pas de tuyaux apparents - une nouvelle mode - et le second, un dessin de Jean-François Chalgrin. Les marguilliers optèrent pour le deuxième projet car, selon eux, il s’harmonisait mieux avec la vaste tribune de pierre bâtie sur les plans de Servandoni. Le 1er janvier 1778, un contrat fut signé avec le maître-menuisier Jadot (20,000 livres) et le sculpteur Duret (16,000 livres) pour la réalisation du buffet. Quant à l’orgue, le devis a été préparé par François-Henri Clicquot et révisé par Dom François Bédos tandis que le contrat fut signé, le 1er janvier 1780, pour la somme de 40,000 livres.
Adjoint au dernier des Clérambault depuis 1771, nommé, en 1772, l’un des quatre organistes de Notre-Dame, titularisé l’année suivante à Saint-Sulpice, l’organiste Claude-Étienne Luce dut suivre de près la marche des travaux.
L’orgue fut complété par Clicquot le 30 avril 1781. Les arbitres désignés pour la réception furent les trois organistes de Notre-Dame, Armand-Louis Couperin, Claude Balbastre et Nicolas Séjan, assistés de Jean-Jacques Charpentier. Dom Bédos qui s’était intéressé avec tant d’ardeur à la construction du monumental instrument, était mort depuis deux ans. La réception officielle eut lieu le 15 mai 1781 et, devant l’intérêt manifesté par le public, une seconde audition eut lieu le lendemain.
Ce meuble grandiose de chêne sculpté, véritable monument de bois dans un monument de pierre en impose par sa masse car il n’a pas moins de 12 mètres (39 pi) de largeur sur 14 (46 pi) de hauteur. En adoptant une forme concave très accentuée, peu favorable à l’émission des sons, et en plaçant, au-devant des tuyaux, d’énormes colonnes et des statues de grandes dimensions qui constituent de véritables obstacles à la libre propagation du son, Chalgrin avait montré un exemple à ne pas suivre. Ces réserves faites, on ne peut qu’admirer la vigueur de conception, la solidité d’exécution et la richesse décorative du buffet de Chalgrin.
Le buffet dessine un large hémicycle, encadré de hautes colonnes de grandes dimensions, enrichies de cannelures et élevées au-dessus d’un soubassement massif. Les sept entrecolonnements, ainsi formés, sont garnis de statues derrière lesquels sont placés, au deuxième plan, les plus grands tuyaux masqués jusqu’à la bouche. La frise décorée d’un courant de rinceaux aux enroulements majestueux, et la corniche ornée de denticules, de médaillons et de rosaces, sont d’un travail délicat.
Le buffet du positif est composé d’une large plate-face simplement encadrée entre deux montants ornés d’une chute de fleurs, et d’une architrave. Il est surmontée d’un lourd cadran moderne.
L’orgue de Clicquot comptait 64 jeux, 5 claviers, un pédalier de 36 notes et 4,328 tuyaux alimentés par quatorze soufflets.
L’organiste Luce ne jouit pas longtemps de l’honneur et du plaisir de toucher le plus bel instrument de la capitale. Il mourut le 18 octobre 1783, à peine âgé de 34 ans. Son ami, Nicolas Séjan, lui succéda.
Pendant la Révolution, le chef d’œuvre de Clicquot fut heureusement préservé, résonnant triomphalement à maintes reprises. Dès que l’église fut rendue au culte, Nicolas Séjan reprit possession de son orgue, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort le 16 mars 1819. Son fils, Louis (1786-1849), fut appelé à lui succéder suivi de Georges Schmitt de 1849 à 1863.
En 1834, Louis Callinet commence des travaux de restauration. Quatre ans plus tard, en proie à d’importantes difficultés financières et n’ayant pas achevé ce travail, Callinet vend son fonds de commerce à la Société Daublaine. Cette entreprise ne terminera pas la restauration et, en 1844, elle est, à son tour, vendue à la Société Girard qui elle-même est reprise, un an plus tard, par Ducroquet. Les travaux consistent en un nettoyage complet de l’instrument et l’apport de légères modifications : des rangs de mutations sont enlevés, des anches et une machine Barker sont ajoutées. La réception définitive a lieu en avril 1846. L’orgue compte désormais 65 jeux.
Suite à cette restauration, ni la paroisse ni l’organiste n’étaient satisfaits de l’instrument. En 1855, ils embauchent Aristide Cavaillé-Coll pour assurer l’harmonisation et l’entretien de l’instrument. Presque immédiatement, Cavaillé-Coll prépare et soumet un devis en vue d’une reconstruction complète de l’instrument. Il faut dire qu’il avait déjà fait preuve de son grand talent avec des réalisations, entre autres, à Saint-Denis, à Notre-Dame-de-Lorette, à Saint-Roch, et à la Madeleine. Son projet est accepté et, en 1857, à peine dix ans après la fin de la restauration Daublaine-Callinet-Ducroquet, Cavaillé-Coll commence les travaux.
Après cinq années de travaux, le célèbre facteur établit, dans le buffet de Chalgrin, un instrument de 100 jeux devenant ainsi l’un des trois « cent jeux » européens avec l’orgue de la cathédrale d’Ulm (Walcker) et celui de la cathédrale de Liverpool (Willis). L’instrument possède 5 claviers manuels et pédalier, une magnifique console en terrasse et apporte une grande innovation qui consiste à confier le tirage des jeux aux machines Barker. Cette innovation permet, entre autres, de mémoriser une registration en plus des jeux préparés avec le système des doubles layes. De l’orgue de Clicquot, il conserve environ 40 rangs de tuyaux, incluant les mixtures et les anches. Ceci représente environ les 2/3 de l’instrument original. Il a aussi conservé 7 sommiers mais les a transformés pour y inclure une deuxième série de soupapes afin d’optimiser l’alimentation de vent. De Callinet, il conserve la Trompette en chamade, quelques bassons et des rangs d’anches. Il conserve aussi la machine Barker qu’il installe au Récit.
Toute la mécanique a été reconstruite de même que les systèmes de ventilation et d’alimentation d’air. Ces derniers sont équipés de différentes pressions d’air pour les sons graves et aigus de chaque rang pour le même jeu en plus de posséder des pressions plus élevées pour les anches que pour les jeux de fonds. Chaque division possède sa propre machine Barker alors qu’une machine générale est chargée des accouplements. Encore plus révolutionnaire est sa console. Une console traditionnelle française où les tirants sont disposés sur des étages droits aurait été trop large rendant ainsi l’action de l’organiste impossible d’atteindre les plus éloignés. Cavaillé-Coll a donc conçu une nouvelle console incurvée où chaque tirant fait face à l’organiste. Cette nouvelle disposition rendait impossible la traditionnelle traction mécanique où chaque tirant est directement attaché au registre via une tige de bois. Alors Cavaillé-Coll a décidé d’utiliser une machine Barker à double action pour tirer les registres. Les tirants sont connectés à la nouvelle machine par de petites vergettes ordinaires en bois créant ainsi une console plus compacte. Par l’utilisation de la machine Barker pour le tirage des jeux, il introduisit le premier modèle de mémoire mécanique jamais construit.
Le grand orgue est distribué sur sept étages, depuis le sol de la tribune jusqu’à la voûte, sur une hauteur de 18 mètres (59 pi). Quatre étages sont occupés par le mécanisme et les trois autres par les tuyaux.
Cavaillé-Coll n’a pas négligé d’embellir ce nouvel instrument avec ses flûtes harmoniques, des gambes impressionnantes et des anches puissantes. Il comprend 100 jeux, 5 claviers manuels et pédalier, 20 sommiers, 7 leviers Barker, 8 réservoirs à doubles plis, et presque 7,000 tuyaux incluant deux 32’, un bois ouvert et une bombarde.
L’inauguration de cet orgue monumental eut lieu le 29 avril 1863 avec la participation de César Franck, Camille Saint-Saëns, Alexandre Guilmant, Auguste Bazille et l’organiste titulaire, Georges Schmitt. Au même moment, Louis-James-Alfred Lefébure-Wély est désigné comme titulaire et il demande à Cavaillé-Coll d’installer une pédale d’orage, d’averse de grêle et un rossignol.
Après la mort de Lefébure-Wély, le 31 décembre 1869, le nom de Charles-Marie Widor (1844-1937) est proposé pour lui succéder. Bénéficiant du support de Cavaillé-Coll, il dut faire face aux protestations des paroissiens qui le trouvaient trop jeune (26 ans) pour remplir une aussi prestigieuse fonction en plus d’avoir un nom à consonance allemande (c’était en 1870, quelques mois avant la guerre franco-prussienne). En compromis, le curé l’embaucha pour une période probatoire d’une année. À la fin de ce terme, ni Widor ni le curé ne souleva le sujet du statut de Widor de sorte que celui-ci demeura « en probation » jusqu’à sa retraite le 31 décembre 1933, soit 64 ans plus tard!
Durant le terme de Widor, l’orgue a été restauré et nettoyé plusieurs fois. En 1883, le premier nettoyage fut fait par Cavaillé-Coll lui-même et quelques modifications mineures furent apportées principalement afin d’assurer un meilleur apport de vent aux notes graves du Récit.
En 1903, Charles Mutin, successeur de Cavaillé-Coll, entreprit une restauration majeure de l’instrument et apporta des modifications à la demande de Widor. Comme il était difficile d’utiliser la division du Récit, placée du cinquième clavier, en même temps qu’un passage compliqué à la pédale, il fut décidé de le descendre au quatrième clavier. Cette modification entraîna le déplacement du Positif du quatrième au troisième clavier et le clavier de Bombarde, renommée Solo avec ses anches puissantes, fut monté du troisième au cinquième clavier. En même temps, certaines modifications furent apportées à la composition sonore de l’instrument. Ainsi, la Clarinette du Positif fut remplacée par un Baryton 8’ et l’Euphone 8’ du même clavier par un Basson 16’. Trois nouveaux jeux furent introduits par échange : un Diapason 8’ au Récit, une Septième 2 2/7’ et une Trompette en chamade 8’ au clavier de Solo. Cet orgue rajeuni devait inspirer Widor pour le reste de sa vie. Sa seule critique étant que la division de la Pédale restait trop faible avec seulement 12 jeux. Pour marquer sa retraite, en 1933, la paroisse lui a offert deux jeux additionnels pour la Pédale soit un Principal 16’ et 8’ installés, par Pleyel-Cavaillé-Coll, à l’extérieur du buffet sur des sommiers pneumatiques à boursettes. Après cette modification, l’orgue contient 102 jeux et est le plus grand de tout Paris jusqu’à ce que l’orgue de Notre-Dame soit agrandi dans les années 1960. Aucune autre modification n’a été apportée à l’instrument depuis le départ de Widor.
Après le départ de Widor, Marcel Dupré (1886-1971), son assistant, est nommé titulaire en 1934 et restera en fonction jusqu’à son décès, le 30 mai 1971, dimanche de la Pentecôte. Cet instrument a donc connu, au cours d’une période de cent ans (1871-1971) que deux organistes et ce fait a certainement joué un rôle prépondérant dans sa préservation au moment où la vague néo-classique a envahi plusieurs instruments les modifiant de façon méconnaissable.
Jean-Jacques Grünenwald (1911-1982), qui a été l’assistant de Dupré durant la Seconde guerre mondiale, a succédé à son maître en 1971. Il sera le titulaire jusqu’à sa mort en décembre 1982. De 1982 à 1985, l’intérim fut comblé par Françoise Renet (1924-1995) déjà assistante de Grünenwald depuis 1973. Daniel Roth en est le titulaire depuis 1985.
Une des priorités de Roth a été de mettre en marche une nouvelle restauration de l’instrument qui n’avait pas été nettoyé depuis les années 1950. Ainsi, de 1988 à 1991, le facteur Jean Renaud a procédé au dépoussiérage de l’instrument ainsi qu’à un recuirage complet et ce, dans le respect le plus complet de l’authenticité.
Pour le facteur qui accède à l’instrument pour la première fois, il est toujours surpris de l’extrême logique quant à la disposition et l’accessibilité aux divers éléments et composantes. Un grand réseau d’escaliers, passerelles et échelles permettent une harmonisation et une maintenance facile et agréable. Quoique le buffet renferme la tuyauterie et la mécanique pour 100 jeux alors qu’il a été conçu, au début, pour n’en contenir que 64, l’agencement des 7,000 tuyaux n’est pas encombré et chacun sonne librement et naturellement.
Il faut être reconnaissant à quatre générations d’organistes qui ont joué et préservé cet instrument exceptionnel et il est à espérer que, dans le futur, la même attention et le même amour lui soient accordés pour la plus grande satisfaction de tous.
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